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  D'abord, sur les pôles de compétitivité, en terme de fonctionnement le pôle de Gerland est conforme à la théorie. Par conséquent notre travail n’a rien apporté de nouveau à cet aspect. En revanche, en travaillant sur la place du pôle de compétitivité dans le territoire et les relations qu’entretient le pôle avec le reste du territoire, nous avons pu voir que Gerland bouleversait la théorie en place. En effet, bien souvent, un pôle de compétitivité, en particulier lorsqu’il est mondial, se greffe au territoire pour en constituer son image. Bernard Ganne et Jean Saglio montrent que c’est par exemple le cas pour la plasturgie dans la région d’Oyonnax. Pourtant, dans le cas de Gerland, on ne peut résumer le quartier à ce pôle, qui est bien souvent inconnu, pourquoi ? Parce que la recherche en matière de santé n’est pas une activité grand public, la population ne peut s’y identifier.

 

  De plus, le territoire, contrairement à ce qu'affirme la théorie, ne se limite pas au pôle, le pôle n’est qu’un aspect de Gerland (son dynamisme économique) mais en rien sa réalité sociale, par exemple. Les salariés du pôle ne vivent pas à Gerland. La population de Gerland est une population populaire, différente des parties prenantes du cluster. Gerland est aussi très accessible, ce qui fait qu'il est très facile d'aller à Gerland juste pour y travailler. Comme la recherche en matière de santé n’est pas une activité grand public et que les gens ne s’y identifient donc pas, la théorie, qui ne tient pas compte de la possibilité d’avoir un pôle de compétitivité, qui ne se situe pas sur le même territoire que les gens qui y travaillent, se trompe en associant systématiquement le territoire et la vie sur le territoire avec le pôle de compétitivité.

 

  On voit que dans le cas de Gerland il n’y a aucun rapport entre le système de valeurs en vigueur au sein du pôle, si on reprend Becattini,  et celui partagé par les habitants. C’est pourquoi Gerland bouleverse la théorie en faisant du pôle un simple élément de son territoire, mais pas l’élément central de son développement et du développement de sa population, qui n’a, elle, rien à voir avec le pôle. On vit à Gerland ou on y travaille mais on fait rarement les deux. Cette idée est nouvelle et vient bouleverser une théorie qui a souvent oublié les pôles de compétitivité en milieu urbain et qui, lorsqu’elle les abordait dans le cas des districts industriels américains, montrait que ces districts s’imposaient comme l’image dominante du territoire, ce qui est faux à Gerland, où le pôle est une composante de l’image mais pas l’image du quartier

PROJET RECAPSS 2015-2016 - EM Lyon Business School

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